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samedi 30 avril 2016

L'Histoire de Persepolis



Au 7e siècle, le territoire de la Perse était formé de deux royaumes, celui des Mèdes au nord, celui des Perses au sud (peuple parlant une langue indo-européenne, comme les Mèdes).

Les Mèdes était un peuple qui durant le 1er millénaire av. J.C. occupait un territoire recouvrant le Nord-Ouest de l'actuel Iran, dans le Zagros occidental, autour de leur capitale Ecbatane (Hamadan de nos jours).

Ce peuple n'a laissé aucune source textuelle permettant de reconstituer son histoire. Il n'est connu que par des sources extérieures, assyriennes, babyloniennes et grecques, ainsi que par quelques sites archéologiques iraniens qui sont supposés avoir été occupés par des Mèdes.




La dynastie perse des Achéménide

Cyrus II

Cyrus II, roi de Perse 559 à 530 av. J.-C.) est le fondateur de l’Empire perse (qui s'étalait sur le territoire actuellement occupé par l'Afghanistan + l'Iran), successeur du royaume Mède. Il est le fils de Cyrus I, roi d'Anshan de 600 à 580 av. J.-C. (aujourd'hui Tall-i Malyan).

Cette dynastie est appelée "Achéménide" et régna sur la Perse de 556 à 330 avant J.-C.

Est issue d'Achéménès, un personnage légendaire, contemporain de Sargon, conducteur possible de l'émigration des Perses qui s'installent en Asie au début du 2 ème millénaire avant J.-C. et occupent le plateau iranien.

Les premiers princes achéménides, dont il ne reste que les noms, profitent de l'affaiblissement de la vieille monarchie élamite pour étendre le domaine du petit peuple barbare qu'ils dirigent et qui est alors installé en Parsoumash (dans les monts Bakhtiyari, vers l'actuelle Khurramabad, au nord de Suse).

Ils fixent leur capitale dans la cité élamite d'Anshan, puis ils conquièrent le pays de Parsa (l'actuel "Fars", dans la province de Shiraz), qui devient le centre de la nation perse.

L'union de Cambyse, roi de Perse, avec la fille d'Astyage, roi de Médie, scelle l'unité des deux royaumes sous une même couronne en rehaussant l'éclat de la branche achéménide.

Cyrus II le Grand naît de cette union.

La conquête de l'Asie mineure

Dès le début de son règne, Cyrus II sait utiliser la force militaire de son peuple, qui, cantonné dans des montagnes arides, est plus robuste que les populations civilisées de l'Orient.

Ne dominant au départ qu'une partie des tribus perses, il est cependant capable d'exploiter, au détriment des monarchies orientales, l'hostilité que leur despotisme a toujours suscitée.

Le roi de Babylone, Nabonide, devant ces succès militaires, veut faire de Cyrus son allié contre la Médie. Astyage vaincu par Cyrus, ce dernier choisit Ecbatane (aujourd'hui Hamadan) comme capitale de l'Iran unifié, Mèdes et Perses poursuivant dès lors une destinée commune.

Les deux royaumes réunis sous son pouvoir, Cyrus se trouve à la tête d'un empire auquel ses importantes richesses naturelles et sa situation géographique imposent un rôle d'intermédiaire entre les civilisations occidentales et extrême-orientales.

L'histoire de cette dynastie est mal connue, car ses scribes utilisaient, plus souvent que la traditionnelle tablette d'argile, le parchemin ou le fragile papyrus. En dehors des rares inscriptions royales, l'historien ne dispose guère que des témoignages de sujets réticents ou d'adversaires passionnés.

Cet empire, que les conquêtes de Cyrus rendirent immense, fut au 5 ème siècle avant J.-C. la quatrième puissance mondiale, et fut réduit à néant par Alexandre le Grand en 330 avant J.-C.
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À sa mort (530), Cyrus II laisse à son fils Cambyse II un immense empire.



Cambyse II

Cambyse II (530-522 avant J.-C.), fils de Cyrus II, termine la conquête de l'Orient en saisissant l'Égypte. Mais, cette fois, au lieu de barbares ou de populations mêlées lasses d'un mauvais gouvernement, l'armée perse se heurte à une nation orgueilleuse et xénophobe, et devant la mauvaise volonté des habitants de la vallée du Nil, l'Achéménide n'hésite pas à faire détruire un certain nombre de leurs temples. 

Plus autoritaire que Cyrus, Cambyse II excède ses peuples en leur demandant trop d'impôts et de recrues. Il meurt au moment où triomphe une révolte menée par son frère Bardiya. 

Bardiya (522 avant J.-C.)

Ce dernier, qui reste sept mois au pouvoir en 522 avant J.-C., pratique une politique originale : il supprime le tribut et la conscription pour trois ans, et, cherchant à imposer en Iran une forme épurée de la religion, il fait, à l'instigation des « Mages » (les prêtres iraniens), détruire les édifices culturels.  

Il est assassiné par les chefs de la noblesse perse qui reste attachée à ses dieux et aux profits de la conquête, et qui reproche à la famille de Cyrus d'être devenue plus mède que perse. Darius Ier, le réformateur (522-486 avant J.-C.) 

Darius 1er (520 - 486 avant J.C.)

Le trône passe à Darius Ier, qui prétend descendre de la branche cadette des Achéménides ; celui-ci affirme n'avoir renversé qu'un imposteur, le Mage Gaumata, qui s'était fait passer pour Bardiya. 

La crise dynastique provoque des insurrections nationales, mais Darius Ier réussit à maintenir l'Empire, dont il porte ensuite les frontières à l'Iaxarte (Syr-Daria), à l'Indus et au Danube. 

Darius

Le roi Darius Ier a un rôle primordial dans la réforme administrative de son empire. Il achève la mise en place de l'administration impériale dont Cyrus avait jeté les fondements, en remédiant pour une bonne part au manque de structures institutionnelles. 

La volonté d'autonomie des divers peuples conquis fait choisir au souverain, pour gouverner l'Empire, les seuls représentants du peuple perse. Ainsi l'Empire est divisé en vingt satrapies sous l'autorité de vingt satrapes ou « protecteurs du royaume » choisis parmi les plus grandes familles et qui sont responsables devant le souverain de leur gestion. 

Avec Darius s'affirme la volonté de créer un État centralisé et puissant, différent de la domination de type féodal du temps de Cyrus, mais conservant les principes d'une occupation relativement libérale, préservant les particularismes linguistiques malgré l'établissement d'une langue administrative, l'araméen, qui touche l'Orient tout entier, de même que les particularismes religieux, artistiques et institutionnels des pays soumis. 

Darius Ier décide d'établir une nouvelle capitale dans une volonté de se distinguer de la branche aînée des Achéménides, à laquelle Pasargades était fortement liée.

Il choisit pour cela une ville identifiée depuis comme étant Uvādaicaya ("Matteziš" en babylonien).

Cette ville devait déjà avoir une certaine importance politique puisque c'est là que Darius fit exécuter Vahyazdāta, son principal opposant perse, en 521 av. J.-C.


Par ailleurs, la présence de palais et de portes monumentales remontant à Cyrus et à Cambyse II est attestée, ainsi qu'un tombeau inachevé probablement destiné à Cambyse. Des tablettes babyloniennes montrent qu'il s'agit alors d'un centre urbain développé, actif et peuplé, ayant des relations commerciales avec la Babylonie, capable d'assurer les moyens logistiques et alimentaires pour un chantier de cette ampleur.

Darius choisit pour site de construction le bas de la formation rocheuse du Kuh-e Rahmat qui devient ainsi le symbole de la dynastie achéménide. Il y fait ériger la terrasse, des palais (Apadana, Tachara), les salles du Trésor, ainsi que les murailles Est. 

Il est difficile de dater avec précision la construction de chaque monument. La seule indication irréfutable est fournie par des tablettes retrouvées sur le site qui attestent d’une activité au moins dès 509 av. J.-C., lors de la construction des fortifications. 

On peut en revanche attribuer la plupart des constructions aux périodes correspondant aux règnes des différents souverains.

Les successeurs

Les constructions de Darius sont ensuite terminées et complétées par ses successeurs : son fils Xerxès Ier ajoute au complexe la Porte de Toutes les nations, le Hadish, ou encore le Tripylon. Sous Artaxerxès Ier en 460 av. J.-C., on dénombre 1149 artisans présents sur les chantiers. 

Le site reste en construction au moins jusqu’en 424 av. J.-C. et peut-être même jusqu’à la chute de l’empire achéménide : une porte reste en effet inachevée, ainsi qu'un palais attribué à Artaxerxès III. 

Au contraire d'autres constructions monumentales antiques grecques ou romaines, la construction de Persépolis ne doit rien à l’esclavage. Elle est entièrement assurée par des ouvriers venant de tous les pays de l’Empire : Babylonie, Carie, Ionie, ou Égypte.

Destruction

Peu sensibles aux avantages de l'ordre que font régner les Perses, les innombrables communautés politiques incorporées dans l'Empire ne songent qu'à reprendre leur indépendance.

C'est d'abord la révolte des Grecs d'Ionie et d'une partie de l'Asie Mineure (499-493 avant J.-C.), qui est soutenue au début par certaines des cités helléniques d'Europe, restées indépendantes. C'est là l'origine des guerres médiques (ainsi nommées par les Grecs, qui confondaient Perses et Mèdes). 

Persépolis ne dispose pas de solides défenses. En outre, la position au pied du Kuh-e Ramat représente un point faible à cause du faible dénivellement à l’Est, entre la Terrasse et le sol. Ce côté était protégé par un rempart et des tours. 

Les connaissances de la prise et de la destruction de Persépolis, attribuées à Alexandre le Grand, proviennent essentiellement des écrits d’historiens antiques, au premier rang desquels Plutarque, Diodore de Sicile, et Quinte-Curce.

Les palais ont été pillés et brûlés par Alexandre le Grand en 331-330 av. J.-C.

Alexandre le Grand - British Museum

On raconte qu'à l’issue d’une journée de beuverie en l’honneur de la victoire, Persépolis est incendiée sur ordre d’Alexandre en mai 330 av. J.-C.14.

Les raisons ayant motivé cette destruction sont controversées. Plutarque et Diodore relatent qu’un Alexandre ivre de vin aurait jeté la première torche sur le palais de Xerxès à l'instigation de Thaïs, maîtresse de Ptolémée, qui jette la seconde.

Thaïs aurait exhorté Alexandre et ses compagnons d’armes à venger ainsi le sac passé d’Athènes par Xerxès Ier. Cette hypothèse pourrait se trouver accréditée par l’intensité des destructions du Tripylon et du Hadish, qui montre que ces bâtiments construits par Xerxès ont plus souffert de l’incendie que d’autres.

Diodore et Quinte-Curce racontent également la rencontre en route pour Persépolis, de 4 000 prisonniers grecs mutilés ou ayant subi de mauvais traitements de la part des Perses aurait provoqué colère et tristesse du souverain, et aurait constitué un motif supplémentaire de représailles.

La chute de Persépolis est suivie du massacre de ses habitants et du sac de ses richesses.
Alexandre y laisse une partie de son armée et poursuit sa route, ne revenant à Persépolis que quelque temps après.

La destruction de Persépolis marque la fin du symbole de la puissance achéménide. Le premier empire perse disparaît complètement avec la mort de Darius III, dernier empereur de sa dynastie.

L’hellénisation commence avec les Séleucides.

Au pied de la Terrasse se trouve un temple, peut-être construit par les Achéménides, et réutilisé par les Séleucides, puis par les Fratadaras (gardiens du feu). La ville basse est progressivement abandonnée au profit de sa voisine Istakhr, à l'époque partie.

Des graffitis, attribuables aux derniers rois de Perse sous les Parthes ou au début de l'ère sassanide, montrent que le site est cependant resté lié à la monarchie perse, au moins symboliquement. En effet, une inscription en Pehlevi relate qu'un fils de Hormizd Ier ou Hormizd II y donne un banquet et y fait procéder à un service cultuel.

Persépolis a donc pu continuer à servir de lieu de culte plusieurs siècles après l'incendie de 330 av. J.-C. Persépolis sert également de référence architecturale pour certains éléments des constructions sassanides telles le palais de Firozabad.

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