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lundi 16 mai 2016

Tabriz (3) - Visite de la ville - Mosquée bleue - Parc el Goli

Ce matin au petit déjeuner nous faisons la connaissance d'Anne et Franck, un couple de voyageurs de Paris. Eux, c'est leur deuxième voyage en Iran. Nous leur faisons part de notre souhait de faire demain l'excursion qui mène au nord de Tabriz, vers Jolfa, pour visiter les églises arméniennes. Peut être seront ils intéressés ? On se tient au courant.

Nous tombons dans le hall de l'hôtel justement sur Nasser qui est venu mettre des touristes dans un taxi et vérifier le départ. Où allez-vous ? nous demande-t-il ?... Nous visitons la ville et nous comptons passer le voir.

Nous partons à pied, direction le bazar, et nous sommes à la recherche de l'église arménienne Sainte Mary, qui est indiquée sur la carte au coin gauche du bazar, et que Cécile et Farid nous ont dit ne pas l'avoir trouvée.

 

Nous prenons la grande avenue parallèle au dessus de la Khomeini, la Jomhbri. Sur le chemin, quelqu'un nous aborde. Il se trouve que c'est le frère de Nasser. Bizarre ! Il nous dit qu'il va nous y conduire jusqu'à l'église. Mais d'abord il passe dans un magasin super moderne de... cuisines!




St Mary Church 
(Kelesa-ye Maryam-e Moghaddas)

Un peu plus loin, toujours sur le trottoir de droite de l'avenue, il nous montre une grande porte 
en fer. 


Il nous fait traverser la rue, et du terre-plein du milieu nous apercevons, derrière la porte, un toit conique avec une croix en haut. En effet, c'est normal qu'on ne peut pas se douter en marchant sur le trottoir, que l'église se trouve derrière la porte.



Il doit nous quitter là. 
Il nous dit qu'il faut faire le tour et l'entrée est après un poste de police.
Nous arrêtons tout de suite une dame, et nous lui demandons le chemin. Elle nous dit de la suivre.

Et en effet elle va nous conduire jusqu'à l'entrée de l'église, il faut prendre une impasse au coin d'un espèce de commissariat, au bout de laquelle se trouve une grande porte en fer, comme la porte d'une propriété privée, et, nous dit-elle, "vous sonnez à la deuxième sonnette".... Comment aurions-nous, de nous-même osé sonner à cette porte-là !



Nous sonnons. Et nous attendons... un moment.  La porte s'ouvre ! Un monsieur âgé. 


Ça c'est une maquette qui se trouve à l'intérieur de l'église.

Nous expliquons que nous aimerions visiter l'église. 
Il nous dit d'attendre. 
Il va chercher une clé ! Et nous entrons !



Il y a eu à Tabriz une communauté chrétienne depuis aussi longtemps qu'il existe des Chrétiens. L'église St Mary date du 12 ème siècle. Marco Polo (qui vivait au 14e siècle) fait référence à cette église sur son chemin vers la Chine, dans ses chroniques de voyage.
Pendant de nombreuses années, Saint Mary a été le siège de l'archevêque arménien d'Azerbaijan.



















 Nous montons à l'étage.



Pas d'orgue spectaculaire, juste une table.




Nous quittons l'église, et offrons une "offrande" au vieux monsieur.  


Selfie souvenir.


A côté de l'entrée de l'église il se trouve ce vieux bâtiment d'habitation, que l'on aperçoit aussi de l'avenue.


Un petit jardin bien entretenu.


La porte de "sortie" par laquelle nous sommes "entrées".


Les plus importantes sont : 
- Saint Serkis Church, dans le quartier arménien de Tabriz
- Baron Avak, la plus ancienne, qui a été restaurée en 1845   
- St. Mary Church qui a été complétée en 1785, au coin de North  Shari-ati Ave. et Jomhuri Ave. 
- Able Mary Church construite en 1910, dans le quartier Miar Miar de Tabriz.  

+ sur les églises en Iran ☞ ICI

Dans les rues


Nous n'achetons pas des gâteux, mais des fraises, oui. Elles ne sont pas extra.



Ces boules vertes c'est ce dont raffolent les Iraniens, et que nous, nous n'aimons pas du tout et qu'on nous offrait sans cesse. C'est très, très acide. On nous a dit par la suite que c'était des mirabelles non mures (?). Ils adorent !


Ça c'est un mannequin devant une boutique de sport. Car on a trouvé de nombreuses boutiques d'articles et de vêtements de sport.


Nous nous rendons donc à l'Office de tourisme. Nasser veut absolument savoir si nous voulons faire l'excursion au nord de Tabriz vers les monastères arméniens, demain. Nous lui disons que nous allons réfléchir. Il nous dit qu'il est joignable jusqu'à 20 hres.

Notre urgence c'est de booker un vol pour Téhéran... Oui nous pensons à prendre l'avion, car le train de nuit met beaucoup de temps, et c'est plus fatigant. Le train, il y en a un qui part à 17h00 et arrive à 5h00 a.m. et un autre qui part à 19h30 et qui arrive à 8h00 a.m. et le prix est de 50 000 Tomans (soit 25 €). Evidemment c'est pas cher, mais comparé aux 50 mn en avion... Il faut vérifier à combien on peut avoir un vol.

On achète un vol

Nasser nous emmène dans une agence de voyage (qu'il connait).
Setareh Navard
Tel : 355 44 361

L'adresse je ne la connais pas, car on l'a suivi, mais c'est pas loin du bazar et de l'Office de tourisme.



Il nous dit que les tarifs d'avion varient selon les compagnies et le remplissage des avions. Il semble qu'il y a plusieurs compagnies, et pas mal de vols chaque jour.

On nous propose un vol de la compagnie Qeshm Air.
Avec : soit un départ à 10h10 c'est 26 € et soit un départ à 11h 40 c'est 30 € (1 120 000 rials).

Ça vaut vraiment le coup de s'en passer. Nous choisissons le départ à 11h 40, qui arrive à Téhéran à l'aéroport Mehrabad (celui qui est presque en ville) à 12h 50.

Nous remercions Nasser, qui nous a accompagnées, et nous allons en direction de la mosquée bleue, qui semble être le monument le plus important à visiter dans Tabriz. Nous y allons à pied. passons devant une première grande place. la Place Shahrdari, au centre de la ville, où se trouve l'imposant édifice de l'Hotel de ville.

Municipal Hall

C'est l'Hotel de ville, le Municipal Hall ! qui n'a que 100 ans d'existence. Son architecture rappelle la forme d'un aigle avec les ailes déployées. Avec une tour de l'horloge...

Il est situé dans la partie la plus centrale de Tabriz, sur la place municipale que l'on a surnommée "Time Square" en raison de la renommée de l'horloge qui a été installé sur le bâtiment municipal.



Il a été construit sous Reza Shah, sur l'emplacement du cimetière abandonné de KuyeNobar et  sous la supervision d'ingénieurs allemands.

Le plan de la partie extérieure représente un aigle volant et rappelle les bâtiments allemands de la Seconde Guerre mondiale. 

Il a été utilisé dans le passé comme bâtiment municipal de Tabriz. Maintenant que Tabriz est divisé en dix districts, il est le bâtiment de la municipalité centrale, et la plupart des activités administratives et de développement de Tabriz sont effectuées dans ce bâtiment.

Au sommet du palais il y a cette horloge en quatre dimensions que l'on peut apercevoir de toutes les directions. Elle sonne l'heure tous les quart d'heure.


La mosquée bleue 
(Kabud Mosque)

La Mosquée Bleue a été construite à l'origine en 1465. Elle était autrefois certainement superbe, mais elle a été gravement endommagé lors d'un séisme en 1778, ne laissant debout que l'Iwan d'entrée. Il a été reconstruit au début des années 1900 par le Ministère iranien de la Culture.

Quand elle a été construite en 1465, la mosquée était parmi les bâtiments les plus beaux de son époque. Les artistes ont ensuite mis 25 ans pour couvrir toutes les surfaces avec les carreaux de faïence bleus et la calligraphie complexe, pour laquelle on l'a surnommée la mosquée bleue.

Elle a survécu à l'un des pires tremblements de terre de l'histoire (1727), mais s'est effondrée lors le tremblement de terre  qui a suivi, en 1773.

La ville de Tabriz était dévastée. La mosquée n'était plus qu'un tas de gravats. Et c'est seulement en 1951, que la reconstruction a finalement commencé.









Les détériorations du séisme






Seul le portail principal de l'entrée (qui a survécu en 1773) garde un soupçon de ce qu'était l'extérieur bleu d'origine. 




L'intérieur de la mosquée est recouvert de superbes céramiques bleues. Malheureusement, de nombreuses pièces ont disparu, surtout sur les parties inférieures, pendant le tremblement de terre, et ont été tout simplement remplacé par la peinture au lieu de céramiques.



Au fond, une chambre en forme de dôme plus petit servait autrefois de mosquée privée pour les shahs Qareh Koyunlu (1375-1468).

Des marches mènent vers la tombe de la chambre, mais l'accès à la tombe de Shah Jahan, est assez difficile.







 






La prière débutait.



VIDÉO

©PlaneteJoce


On est sorti. Sur le parvis, on tombe sur deux garçons français. On s'est arrêté pour discuter, leur passer nos tuyaux, nos adresses, car nous, on terminait notre voyage et eux venaient d'arriver... en moto ! Oui et en grosses motos. Ils viennent de Savoie, et avaient parcouru, comme le font beaucoup d'autres voyageurs, la Turquie etc etc.

Le jardin Khaghani

A côté de la mosquée se trouve un beau jardin.
Le jardin Khaghani honore le poète Azari-persan du 12ème siècle, Shirvani Khaghani.








Moi je voulais rentrer vers l'hôtel, doucement, à pied. Je suis rentrée donc toute seule et j'ai bien aimé car c'était la première fois que je me trouvais seule, à chercher mon chemin, dans une ville. Il n'y a que comme cela que l'on fait connaissance avec une ville. J'ai donc commencé par ne pas savoir quelle avenue prendre (car c'était pas si simple, c'était un carrefour de grandes avenues) et j'ai demandé aux gens, qui... ne parlaient pas l'anglais... Merci mon appli de traduction sur le téléphone... ça aide.


Bon, j'ai trouvé, j'ai même reconnu le chemin par lequel on était passé.
Et je me suis régalée à faire du lèche vitrines.




J'arrive au croisement là où se trouve la nouvelle mosquée (toujours en construction).


La citadelle (Arg e Tabriz)

Et j'aperçois que derrière il y a un gros bâtiment en pierre, auquel je n'avais pas fait attention, mais qui maintenant a attiré mon attention car j'ai vu cette image sur des cartes postales qu'on regardait à la mosquée bleue. Je décide de m'avancer dans cette petite rue, et je demande à deux jeunes Iraniennes qu'est ce que c'est... elles me répondent "it's a mosque !".





Il y a bien une mosquée (la nouvelle mosquée, en construction...) mais il y a aussi les vestiges d'un monument important de Tabriz, l'ancienne citadelle du 14 ème siècle.




Ark-e-Alishah également connu sous le nom Arg e Tabriz, est le vestige (en plein centre de Tabriz.) d'une forteresse construite dans la période Ilkhanate.



Les historiens pensent qu'elle a été utilisée comme un château militaire, mais les clercs affirment que la structure a été utilisé initialement comme une mosquée à ses débuts.

On raconte que des criminels ont été exécutés en étant précipité du haut de ses murs, et une légende locale dit qu'une femme qui était punie a été miraculeusement sauvée par l'effet similaire à un parachute de son tchador.

Après la révolution islamique, de grandes parties de l'édifice ont été détruits par les clercs afin de créer un nouvel endroit pour la prière du vendredi à Tabriz.

La structure a 28m de haut, et est toujours utilisé dans le cadre d'un espace pour la tenue de la prière du vendredi. 







La nouvelle mosquée




Elle donne dans cette immense cour où se trouve la forteresse.
Et là, il est plus facile de la voir que de l'avenue.








Dans la petite rue qui mène à la mosquée, il y a des peintures sur les murs.



Je continue ma route

Je ne suis plus loin de l'hôtel maintenant. Ah oui, cette affiche que l'on voit partout dans la ville : Tabriz sera en 2018 (on n'y est pas !!!!!) la capitale du Tourisme Islamique !!!!



Quelque images le long de l'avenue.


Les postes de télévision incurvés.


Un arrêt de bus.


Un cinéma.



Et la carte d'un restaurant 


Le grand carrefour où se trouve l'entrée de mon hôtel.


Au coin, une cabine téléphonique, produit qui devient très rare à travers le monde...


Ouardia m'a retrouvée peu après à l'hôtel et nous avons discuté de ce que nous décidons pour demain. Si on choisit d'aller vers les deux églises du nord, ça coûte cher d'autant plus que nous ne sommes plus que deux pour le taxi, Anne et Franck nous ont dit qu'ils ne viendraient pas, qu'ils étaient fatigués de l'excursion qu'il venaient de faire aujourd'hui (celle qu'on avait faite hier).

Nous regardons dans l'Internet des photos, et des vidéos qui montrent l'église Qareh Kalisa (l'église noire), et nous en concluons que par rapport au monastère St Stéphanos, cela ne vaut pas la peine de payer autant pour voir "ça". Nous décidons que nous n'irons voir que le monastère St Stéphanois. Déjà nous pourrons aussi voir les paysages du nord.

Nous téléphonons à Nasser et nous essayons de négocier le prix du taxi. Il sert d'intermédiaire, en fait, et donc, il nous rappelle. Nous n'arrivons qu'à obtenir un tarif à 45 €, ce qui fait (à deux !) 22, 50 € chacune.  Nous acceptons pour l'excursion de demain.

Le parc El Goli 

Nous avions décidé d'aller ce soir au parc El Goli. C'est Cécile et Franck qui nous en avaient parler, comme un lieu de rendez vous, de promenade des Iraniens. Ils y sont allés et ont bien aimé. Le quartier est plein de familles qui y viennent pour s'amuser la nuit.

Le parc n'est pas tout proche, il est à l'extrémité sud-est de la ville. Nous prenons un taxi que nous arrêtons sur l'avenue devant l'hôtel, et nous nous retrouvons... dans les embouteillages. Heureusement, avec les taxis le prix est négocié avant de monter dedans, il n'y a pas de compteur.

Il s'appelait anciennement le parc Shah Goli. C'est un grand parc agréable autour d'un lac artificiel.

El Goli était à l'origine un village à la périphérie de Tabriz, et avec l'avancement et l'urbanisation de Tabriz, il a été progressivement absorbé par la ville. Le lac devait fournir aux villageois une source d'eau pour irriguer leurs champs. Le village est aujourd'hui considéré comme simplement un petit quartier au sein de la grande ville.

Dans le centre, au milieu du lac, un bâtiment sur une île abrite un restaurant.
Beaucoup de monde quand nous arrivons. Il ne fait pas encore nuit.



On est tout de suite abordées par des Iraniennes, et des Iraniens.


Pas vu un seul touriste occidental.




Le restaurant au centre du plan d'eau.



Une sculpture dans un arbre.


La nuit tombe.






Nous cherchons quelque chose à manger. 
Il n'y a que des fastfood, où les gens ne mangent pas vraiment, mais boivent.


Nous sommes entrées dans le restaurant, mais c'était pas top. 
Vide et cher pour manger... des chicken kebabs...



Une cascade illuminée.





VIDÉO

©PlaneteJoce


Dîner

On a fini par sortir du parc n'y trouvant rien pour y dîner, et on s'est installé dans un restaurant au bord de la route à l'entrée. Sur des tapis...



On a commandé... ce qu'on pouvait... du chicken kebab, mais on a demandé qu'une seule brochette pour deux et qu'un seul riz pour deux...

Et elle fut notre surprise de voir arriver les deux Français qu'on avait rencontrés à la sortie de la mosquée bleue, Sébastien et Jean-Marc, à qui on avait seulement parlé de notre intention d'aller au Goli Park, ce soir. On a passé la soirée ensemble.

D'abord on avait demandé une soupe et elle était excellente.


Et on a bien ri quand il a fallu faire sortir les morceaux de poulet de la brochette tellement elle était grande.





A côté de nous est venue s'installer un groupe de femmes et un enfant. L'une des jeunes femmes, aux cheveux très longs, blonds et bouclés, a laissé tomber son foulard. On a vu aussitôt sa mère (on suppose) le lui faire remarquer. Elle l'a remis sur sa tête, mais placé bien, bien bas... Nous leur avons laissé notre "tapis" car c'était plus grand.

On est rentré avec les gars en taxi ensemble ,et on les a déposés à leur hôtel sur le chemin.

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